De l'élaboration des politiques à leur mise en œuvre. Le dépistage prénatal de la trisomie 21 en Angleterre, France et Pays-Bas
Carine Vassy  1  
1 : Sociologue, Maitresse de Conférence à l'Université Paris 13, Chercheure associée à l'IRIS, Paris
FRANCE

Dans les pays industrialisés, des innovations biomédicales voient leur usage se généraliser, mais la manière dont elles sont utilisées varie considérablement d'un pays à l'autre. Les techniques de dépistage prénatal de la trisomie 21 en donnent un bon exemple. En 2010, le taux de femmes enceintes ayant eu le dépistage était de 61% en Angleterre, et 84% en France. Aux Pays-Bas, il était de 26% en 2009. Les sociologues Carine Vassy, Sophia Rosman et Bénédicte Rousseau, ont mené des enquêtes dans ces trois pays entre 2008 et 2011 pour comprendre ces différences d'usage. Dans ces trois pays, les pouvoirs publics ont pris des mesures pour que toutes les femmes enceintes aient accès à ces innovations et qu'elles puissent les passer après avoir donné leur consentement éclairé. Mais les politiques de dépistage diffèrent sous d'autres aspects, ainsi que les systèmes de santé dans lesquelles elles sont mises en œuvre. Notre étude montre que les dispositifs sociotechniques varient selon les pays, qu'ils influencent les interactions dans les consultations que nous avons observées, ainsi que les décisions de faire ou non le dépistage. Cette présentation nous permettra de faire une réactualisation de cette recherche, qui a été publiée dans la revue Social Science and Medicine en 2014.

Biographie 

Carine Vassy est maître de conférences en sociologie à l'université Paris 13 et membre de l'Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les enjeux Sociaux (IRIS, CNRS-Inserm-EHESS). Elle est spécialisée en sociologie de la santé avec des approches qualitatives. Ses recherches portent sur trois domaines : l'étude de l'organisation hospitalière, la sociologie des professions médicales et scientifiques, ainsi que les innovations biomédicales, comme le dépistage prénatal des anomalies fœtales.

 

From policy making to service use. Down's syndrome antenatal screening in England, France and the Netherlands

In industrialised countries, certain biomedical innovations have come into general use, but the ways they are used vary considerably. Prenatal screening techniques for Down's syndrome are a perfect example of this. In 2010, screening rates stood at 61% in England and 84% in France; the previous year the rate was 26% in the Netherlands. Three sociologists - Carine Vassy, Sophia Rosman et Bénédicte Rousseau – have undertaken fieldwork in these three countries between 2008 and 2011, in order to explain these differences. In these countries, public authorities focus on women's access to innovations and on receiving their informed consent. But other aspects of screening policy vary, as do the health systems in which they are implemented. Our study shows that the sociotechnical settings which vary from country to country affected the interactions during the consultations we observed and thus impacted the decision of whether or not to screen. The oral presentation will allow us to update this research study, which has been published in Social Science and Medicine in 2014.

Biography

Carine Vassy is a senior lecturer in sociology at the University of Paris 13, France, and a researcher at the Interdisciplinary Research Institute on Social Issues (IRIS, CNRS-Inserm-EHESS). She is a qualitative medical sociologist. Her research focuses on three areas: organizational study of hospitals, the sociology of medical/scientific professions; and the development of new biomedical technologies, such as antenatal screening for foetal anomalies.



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